jeudi 12 septembre 2013

Que voit un jambon dans un reflet?

Albert, cet humaniste, titrais-je hier... Je ne croyais pas si bien dire. Je voulais aussi éviter que ça vire à l'obsession et laisser à Louloutte le soin de vous raconter ses dernières rencontres. Genre, 1/ je relativise et 2/ je ne prends pas toute la place.

Mais il est des scènes qui marquent.

Ce matin, notre collègue, celui qui a eu droit à 2,5 secondes d'aller-retour dans le bureau d'Albert - le temps de se voir signifier son licenciement - est venu nous saluer, depuis la terrasse, ma boss (elle aussi sur le départ) et moi.

Vu que la porte est condamnée entre nos bureaux, c'est toujours ce qu'il y a de plus simple à faire, pour se dire bonjour, entre gens civilisés.

On cause trois secondes et soudain, surgit Albert, hurlant:

"Alors, toi, tu me prends vraiment pour un jambon! Qu'est-ce que je t'ai dit? Tu ne viens pas discuter avec les filles, dehors, tu dégages! Arrête de venir pour te faire dorloter!"

Tout rouge et tremblant, il empoigne l'épaule de notre collègue et le pousse. Là, nous, "les filles", tentons de protester. Il nous rétorque :

"Vous savez ce qu'il m'a fait depuis deux mois? Zéro! Zéro chiffre! Alors, ça va bien..." Tout en repoussant sa cible, incrédule.

On peut comprendre qu'un commercial traité comme un malpropre et viré manu militari de la boîte n'ait qu'une motivation très moyenne et qu'il ne va peut-être pas falloir escompter sur un bond spectaculaire du CA, hein, Albert... Non, ce n'est pas inclus dans les filtres de ce dernier, qui ne s'arrête plus:

"Et tu crois que je te vois pas, dans le bureau des filles, hein? Pas de bol, y'a le reflet de la vitre, je vois tout!" Et de poursuivre : Tu m'as promis des choses et tu ne les tiens pas!"

Alors là, comment dire, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Ce type nous a promis monts et merveilles et si les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent, l'impression de s'être fait rouler dans la farine reste assez présente dans nos esprits...

J'ai senti la colère remonter en moi, avec ce sentiment d'impuissance devant la situation. En le voyant lui tenir ainsi l'épaule dans le couloir, j'ai bien cru qu'un poing allait partir, mais finalement, notre collègue a su se contenir. Même quand Albert lui a demandé d'arrêter de faire l'enfant.

Effectivement, il voit bien le reflet, celui de sa propre immaturité.

J'imagine qu'il s'agissait, à défaut d'une leçon de management, d'un vrai instant de folie pure. Je vous avoue que si ce côté surréaliste donne un peu de "piquant" au quotidien d'un salarié lambda, ça devient fatigant, à la longue.

Je vais changer mes nerfs et je reviens.

1 commentaire:

  1. Mais il est vraiment DINGUE, ce mec ? Mais punaise, faites-le virer ? rendez-le gaga au point qu'on l'enferme ENFIN ? je sais pas moi, mais faut l'empêcher de nuire ce type !!!!

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