dimanche 10 novembre 2013

Chienne de vie, et hyène de mère !



Chaque semaine de garde j’ai l’impression de passer un examen d’aptitude à la parentalité.
Tests en tout genre : compréhension orale avec tétine (finger in the nose), motricité fine (attacher les boutons des gilets, mettre les chaussettes…), maîtrise d’un projet de l’idée à ton terme (ça se corse, les idées j’en ai toujours plus ou moins grâce à Internet, mais quand j’ai prévu de les mettre à l’action, des obstacles extérieurs telle une colère-caprice viennent faire capoter le projet) et la plus dure discipline : affirmer son autorité en tout contexte et sans s’énerver. 


Résultat : chaque semaine, je passe tout juste. Elève passable. Pas de mention AB, B ou TB. D’ailleurs entre nous, existe-t-elle vraiment la mention TB ? Hormis Super Nanny quelle mère (ou père) pourrait prétendre à cette Gold Médaille !
On pourrait lire sur mon bulletin : "théorie acquise mais la pratique laisse à désirer"…ou encore…"de bonnes intentions, on le sent  bien, mais après ?"…"Patience, il faut savoir se maîtriser". Bref, vous l’aurez compris, les examinateurs sont cruels, impartiaux. Si bien que ce week-end, j’ai failli rompre le contrat. Abandonner, lâcher, capoter, renoncer, claquer la porte, passer à autre chose. Dites comme vous le voulez, mais mon corps et ma tête ont dit Stop.

Stop à cette torture émotionnelle, stop à ces cris, ces pleurs, ces colères, ces caprices, ces menaces, ces punitions et cette absence de plaisir d’être ensembles. Pourquoi, oui pourquoi ce que l’on a voulu si chèrement, ce pour quoi on s’est battu pendant des années, au prix d’une souffrance corporelle (et oui, souvenez-vous de la petite coccinelle, piquée chaque jour dans le ventre) et émotionnelle, pourquoi le sujet de cette bataille nous rend si amer à présent, au point d’envisager la rupture !
On pourrait comparer cela à un caprice d’enfant, qui tape des pieds, hurle, se roule au sol pour obtenir son jouet. Et, une fois le jouet obtenu dans la violence, le rejette !
Oui, mais moi, j’ai fait des pieds et mains, certes, mais c’était réfléchi. Mûrement réfléchi ! Mon désir d’enfant n’était pas un « caprice » d’enfant mais bel et bien l’envie de donner vie à un petit bout de nos chairs. J’ai dû tellement le désirer que j’en ai reçu 2 d’un coup, du genre, tiens, tu ne m’y reprendras pas à 2 fois, voilà ce que tu veux, et en double, au cas où l’idée te reprendrait de jouer les capricieuses. Oh merde, comme avait lâché le papa le jour de l’écho. Oui, oh merde…

Ce n’est donc pas un caprice d’enfant. Alors si je passe de justesse ce foutu exam de parentalité, c’est quoi le problème ? Je n’ai pas lu les bons livres ? Merci Internet, à présent on trouve de bons résumés.
Non, c’est moi alors le problème. Je manque de patience. Réponse soufflée – maintes fois – par ma mère. Je suis trop exigeante – réponse soufflée par moi-même et ma mère ! Finalement, je vais me mettre au pétard, comme ça je serais détendue, zen, une grosse loque donc pas stressée, pas prête à bondir telle une hyène sur sa proie, une baba cool de mère finalement [alors que je contrôle l’orthographe de hyène car mon correcteur automatique voit rouge, je lis sur Wiki que la hyène est le seul animal répertorié à ce jour capable de broyer le fémur d’un éléphant – n’y voyez aucune ressemblance de près ou de loin avec moi].
Revenons à mon pétard. Mon premier d’ailleurs ! Mieux vaut tard que jamais, même si pour ce doux produit je préfèrerais jamais. Alors ce matin le maître mot était les crever, les crever, les crever. Ohla doucement, j’entends par là les mettre KO pour qu’elles fassent un gros dodo après le déjeuner. Vive le dimanche et les bus qui passent rarement. Prétexte pour les crever : nous n’allons pas attendre
20 min l’arrivée du bus. Action : rentrer à pinces jusqu’à l’appart. Résultat : le bus est arrivé en même temps que mes 2 loques de filles ! Déjeuner expédié et direction le lit.
A suivre, j’écris pendant leur sieste.

Moi en attendant de me procurer le pétard, j’ai des tablettes de chocolat !

samedi 26 octobre 2013

Allo quoi, t'as pas de rideaux !


      Je ne sais plus si je vous l'ai déjà dit : cela fait un peu plus d'un mois, que j'ai posé mes valises dans mon Home Sweet Home. J'en suis ravie. Quittant une maison pour un 50 m², j'ai du ré-apprendre la vie en immeuble : interdit de crier, de trainer des pieds, de faire tomber le plus petit objet ou de tirer la chasse d'eau à 2h du mat ! Je m'y suis faite. La seule chose à laquelle je ne me fais vraiment pas : la vue sur la salle de bain de mes voisins de l'immeuble d'en face.

      Imaginez-vous : depuis votre cuisine, alors que vous êtes en train de préparer votre déjeuner, vous avez vu sur le voisin. J'en vois que certaines ont déjà le petit rictus en coin. J'avoue qu'il pourrait y avoir pire. Ce n'est tout de même pas Georges (what else ?). Il est plus proche de André Agassi dans sa période crâne rasé. Et oui, mon voisin a la tête dégarnie, mais volontairement. En effet, j'assiste fréquemment au rasage intégral de son cuir chevelu.
Ce matin, c'est madame qui s'est lancé dans l'épilation des aisselles. Hélas, la crème dépilatoire sur les aisselles, ça fait tout de suite beaucoup moins rêver. J'aurais dit ce matin que la voisine était blonde...et là, quelle fut ma surprise en me rendant dans ma cuisine, elle est devenue rouge des cheveux ! Je vous assure. 
     Franchement, ne croyez vous pas que l'un d'entre eux se serait rendu compte que l'appartement d'en face était habité ?! Un petit tour chez Leroy Merlin pour acheter un rideau ou un store..et hop l'affaire est dans le sac. Non, ils préfèrent exhibition...et moi le voyeurisme ! 

       Du coup, j'ai pris pour habitude de toujours m'habiller chez moi, de ne pas allumer la lumière de la cuisine quand je suis en tenue trop légère... Je suis devenue parano à mon tour quand je suis dans la salle de bain. La différence de ma fenêtre et de la leur, c'est que la mienne est granitée. Je ne joue qu'aux ombres chinoises au pire quand je me douche ! Prudence, il y a tout de même une avenue passante sous ma fenêtre ! Mais je n'ai toujours pas assisté à d'accident, quelle déception (je rigole).

         Ça me fait penser que la lumière est allumée et qu'il fait nuit dehors...oups ! j'éteins !

dimanche 13 octobre 2013

Faites des gosses


A 30 ans, moi, je réalisais enfin un vœu qui m'était cher depuis si longtemps : devenir maman.

La bataille avait été longue, difficile. Elle avait débuté alors que j'avais 25 ans. Je me sentais prête à franchir le grand pas. Après le mariage à 24 ans, après tout, j'étais dans le bon chemin pour celui de la maternité. Oui, mais les bébés, cela se fait à deux et là, mon Jules, lui, n'était pas, mais pas du tout prêt. Sa réponse : quand j'aurai 30 ans ! Tu parles d'une plaidoirie. Où est l'argument, là dedans ? Que se passerait-t-il donc le jour de ses 30 ans ? Ses spermatozoïdes auraient enfin compris leur but ultime, seraient-ils plus nombreux, suffisamment entraînés (ça, je n'en doutais pas)  pour attaquer mon ovule ?

Bref, j'ai dû mettre mes ovules en stand-by, au chômage technique, le temps que monsieur atteigne la trentaine.

En 2006, j'ai eu le feu vert ! Ses 30 ans étaient largement révolus...tout comme mes ovaires! Hors service, ils étaient devenus. Traitement, prière et tout le toutim, voilà ce dont j'ai hérité pendant trois ans pour, un jour, taper des deux poings sur le bureau du gynéco pour exiger de passer à la vitesse supérieure, mes 30 ans pointant leur nez. Vitesse supérieure ? La FIV. Mon corps a alors été mis à rude épreuve. Mon ventre est devenu une coccinelle, comme me disait mon infirmière : tous les jours, il était criblé d'un nouveau petit trou, dû à la piqûre de stimulation. Le verdict est tombé en décembre 2009 : Félicitations, il y en avait deux.

Vous voulez vraiment savoir ce qu'a lâché spontanément monsieur à cette heureuse annonce?

"Et merde".

...

Tout était dit. J'allais porter deux fœtus dans mon ventre et pour l'instant, leur géniteur n'était toujours pas prêt. Je vais faire court : l'aventure grossesse a duré 8 mois, 9 kg de pris, 21 jours d'hospitalisation, pour que, le 13 août, naissent deux princesses en excellente santé.

Aujourd'hui, elles ont 3 ans et 2 mois. Quand je reviens sur ce désir de maternité qui me hantait, voilà déjà plus de neuf ans, je me demande quelle mouche m'a alors piquée. Je suis devenue une mère à l'opposé de ce dont j'avais rêvé : douce, patiente, aimante, calme... loin de cette mère acariâtre, impatiente, hurlante...Je passe les qualificatifs que mes filles pourront un jour employer pour me décrire. Chaque jour, je me confronte à deux petits êtres qui me font payer la séparation de leur papa et leur maman.

Cela a commencé par l'inventaire détaillé de ce que j'avais pris de la maison de leur papa pour meubler mon appartement : papa n'a plus de TV, c'est toi qui a la machine à laver, papa ne trouve plus les ciseaux... Après, ce sont des hurlements de "je veux papa" qui ont pris la relève. Un soir, saoulée, dépassée par ce comportement, j'ai même proposé à monstre 1 de rentrer chez son père par ses propres moyens. Sa réponse a été sans appel : "je ne sais pas conduire la voiture".

Mes paroles ont, ces derniers temps, bien dépassé ma pensée. Je les aime tant, ces petites monstres, mais pourquoi, pourquoi faut-il passer par ces étapes "normales" du développement de l'enfant ? ! Car le comportement excessif d'une mère au bout du rouleau, lui, n'est jamais considéré comme normal mais bien comme un manque de maîtrise de soi. Merci les psys ! A la veille de mes 35 ans, je me sens une mère célibataire proche de la dépression (si je n'y suis pas déjà),, adepte du Kleenex et mascara qui coule. Je n'ai pas honte de faire une crise dans la rue après ma gamine qui vient de courir imprudemment sur le trottoir. J'assume de crier ou de mettre une fessée quand elles ont été désobéissantes ou se mettent en danger. Par contre, je n'assume pas la mère que je suis devenue : exigeante, hurlante, dépassée.

Et pourtant, le chemin est encore long dans leur éducation. Que vais-je devenir ?

NB : Le géniteur a été très distant durant les 8 mois de grossesse : aucune main sur mon ventre. Son travail l'a éloigné de nous la moitié de la semaine, pendant six mois, alors que les petites avaient 6 mois. Il est venu peu à peu à jouer son rôle de papa, un rôle devenu très fort, maintenant que nous sommes séparés.

jeudi 19 septembre 2013

Dans les dents

Aujourd'hui, j'ai 39 ans. Pas de quoi la ramener, vous me direz, ça arrive à des gens bien.

Oui, mais dans ma tête, j'ai 4 ans, alors vous comprenez le décalage. Je ne me sens pas en phase.

Quand j'étais petite, j'imaginais devenir adulte à 26 ans. 26, pourquoi? Sans doute parce que ça correspondait à l'année 2000 et qu'on croyait alors qu'on survolerait les villes en soucoupe volante et qu'on mangerait des petites pilules - alors qu'en fait, on continue de s'emmerder avec nos vieilles titines sur le bitume et que croquer dans une bonne tablette, y'a quand même que ça de vrai.

Les 26 ans sont passés depuis bien longtemps, je n'ai pas souvenir d'être devenue adulte alors. Même à la naissance de mon fils, je n'ai pas senti ce soudain bond dans l'âge adulte. Je crois que c'est en allant jusqu'au bout de mes convictions, plus tard, que j'ai franchi une sorte de cap.

Pourtant, j'ai toujours l'impression d'avoir 4 ans, allez comprendre. J'ai envie de rêver, plus que jamais, de m'envoler, de planer. D'imaginer que tout est possible. Est-ce compatible avec l'âge adulte?

Sans doute. 39 ans, c'est la dame avec ses trois enfants, c'est la femme respectable avec du rouge à lèvres, c'est cette personne à qui l'on dit bonjour avec respect.

Moi, j'ai un enfant, qui va devenir pré-adolescent très vite, j'avance avec mes doutes et mes peurs, je me demande ce que je fais là et quel chemin prendre, je jette les vieux rouge à lèvres qui traînent dans mes placards en me demandant comment ils ont pu arriver là, et je m'affiche, à peine maquillée, devant de vrais adultes. A vrai dire, je me sens plus transparente que jamais, incapable de masquer mes états d'âme. Sans l'envie, vraiment, de donner le change.

Je suis comme je suis.

Peut-être que c'est ça, l'âge adulte.

Accepter que les autres voient nos failles, sans penser que la terre va se retourner pour autant.

Accepter cet enfant qui est en nous et s'appuyer dessus pour nous donner l'illusion que la vie est devant nous.

Accepter que notre vie soit imparfaite.

Accepter notre responsabilité, pour mieux rêver, encore.

Et imaginer que demain sera beau.

Comme quand on avait 4 ans.

vendredi 13 septembre 2013

Question subsidiaire

Le nez rouge tel un clown, je tentais de respirer en apnée tout en gardant bonne figure (oui, Louloutte est malade... ou balade, devrais je dire : un rhume carabiné !).
 
J'avais déjà poirauté dix minutes devant la porte d'entrée - j'arrive toujours un peu en avance à un rendez-vous, merci la bonne éducation. Apparemment, l'heure c'est l'heure, chez lui. Pas question d'ouvrir la porte avant l'heure ou même de faire un petit signe pour vous signifier que l'on vous a vue derrière la vitrine, en montrant d'un air désolé l'horloge. C'est pas l'heure de l'ouverture. 

L'attente se prolonge. Ici, pas de magazines de 2013... ni d'aucune autre année, d'ailleurs. Rien...  Attendre patiemment, voilà ce qui reste à faire, jusqu'à ce que le monsieur vienne me chercher. L'horloge qui indiquait 9h20 quand j'ai tenté d'entrer, 9h33 quand j'ai passé le seuil, indique à présent un bon 9h45. Les 15 bonnes minutes de retard, ce doit être une coutume locale.

Me voilà dans le bureau du monsieur à expliquer l'objet de mon rendez-vous. Je ne le sais pas encore, mais un long et interminable interrogatoire débute.
 
Après lui avoir raconté mon déménagement il y a deux ans, mon congé parental, mon CDD à mi-temps, lui avoir sorti mes trois derniers relevés de comptes bancaires, lui avoir rapporté ma déclaration d'impôt, avoir expliqué comment s'organiserait la garde de mes filles, avoir dit que le loyer était payé par mon mari (bah oui, je ne travaille plus)... J'étais sur le point de craquer !

La moutarde m'est montée au nez, à tel point que j'étais à deux doigts de lui demander :

" Allez, vous avez bien une dernière question à me poser..."

Après tout, il ne manquait plus qu'une question, et il savait tout de moi.

"Question subsidiaire : le nombre de rapports sexuels par semaine ?"

Oups, je m'égare... Et vous, vous vous demandez : mais où était donc Louloutte ?

Eh bien, chez mon... banquier ! J'étais chez mon futur banquier pour ouvrir un compte bancaire. J'aurais dû me la jouer à la B for Bank, vous savez la publicité " Moi, j'aime ma banque... vous vous dites qu'un homme qui aime sa banque... mon banquier, c'est moi." Mais non, j'ai choisi d'ouvrir un compte dans une agence physique.

J'aime le contact, les relations humaines, mais de là à devoir me plier à un examen approfondi de ma personne, il y a un pas que je n'avais aucune envie de franchir. Quand j'y pense, cela m'a fait penser aux entretiens d'embauche. Mes copains de fortune, chercheurs en CDI, aiment raconter leurs tests d'urine, leur test d'effort et autres machin-bidule-truc de tests que nous devons passer pour démontrer nos compétences professionnelles. Moi, je dois déballer ma vie, sans pudeur.

A présent, je peux attester qu'ouvrir un compte en banque - c'est-à-dire prêter de l'argent à cette banque - c'est aussi compliqué que de se faire embaucher en CDI.

jeudi 12 septembre 2013

Que voit un jambon dans un reflet?

Albert, cet humaniste, titrais-je hier... Je ne croyais pas si bien dire. Je voulais aussi éviter que ça vire à l'obsession et laisser à Louloutte le soin de vous raconter ses dernières rencontres. Genre, 1/ je relativise et 2/ je ne prends pas toute la place.

Mais il est des scènes qui marquent.

Ce matin, notre collègue, celui qui a eu droit à 2,5 secondes d'aller-retour dans le bureau d'Albert - le temps de se voir signifier son licenciement - est venu nous saluer, depuis la terrasse, ma boss (elle aussi sur le départ) et moi.

Vu que la porte est condamnée entre nos bureaux, c'est toujours ce qu'il y a de plus simple à faire, pour se dire bonjour, entre gens civilisés.

On cause trois secondes et soudain, surgit Albert, hurlant:

"Alors, toi, tu me prends vraiment pour un jambon! Qu'est-ce que je t'ai dit? Tu ne viens pas discuter avec les filles, dehors, tu dégages! Arrête de venir pour te faire dorloter!"

Tout rouge et tremblant, il empoigne l'épaule de notre collègue et le pousse. Là, nous, "les filles", tentons de protester. Il nous rétorque :

"Vous savez ce qu'il m'a fait depuis deux mois? Zéro! Zéro chiffre! Alors, ça va bien..." Tout en repoussant sa cible, incrédule.

On peut comprendre qu'un commercial traité comme un malpropre et viré manu militari de la boîte n'ait qu'une motivation très moyenne et qu'il ne va peut-être pas falloir escompter sur un bond spectaculaire du CA, hein, Albert... Non, ce n'est pas inclus dans les filtres de ce dernier, qui ne s'arrête plus:

"Et tu crois que je te vois pas, dans le bureau des filles, hein? Pas de bol, y'a le reflet de la vitre, je vois tout!" Et de poursuivre : Tu m'as promis des choses et tu ne les tiens pas!"

Alors là, comment dire, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Ce type nous a promis monts et merveilles et si les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent, l'impression de s'être fait rouler dans la farine reste assez présente dans nos esprits...

J'ai senti la colère remonter en moi, avec ce sentiment d'impuissance devant la situation. En le voyant lui tenir ainsi l'épaule dans le couloir, j'ai bien cru qu'un poing allait partir, mais finalement, notre collègue a su se contenir. Même quand Albert lui a demandé d'arrêter de faire l'enfant.

Effectivement, il voit bien le reflet, celui de sa propre immaturité.

J'imagine qu'il s'agissait, à défaut d'une leçon de management, d'un vrai instant de folie pure. Je vous avoue que si ce côté surréaliste donne un peu de "piquant" au quotidien d'un salarié lambda, ça devient fatigant, à la longue.

Je vais changer mes nerfs et je reviens.

mercredi 11 septembre 2013

Albert, cet humaniste



"Placer l'homme au cœur de l'entreprise."

Je pense qu'Albert a confondu ce credo avec le jeu de fléchettes.

Son truc, lui, c'est d'aller à des conférences, afin de tendre vers un nouveau management où l'homme, donc, serait au cœur de l'entreprise. Genre, le salarié aurait le droit d'être considéré comme un être vivant, avec un cœur qui bat, des failles, un cerveau qui fonctionne avec ses deux hémisphères, toussa, toussa.

Dans la réalité, c'est un peu "marche ou crève".

Albert fait des leçons d'humanisme mais pourrit ses "collaborateurs" (ah ah) à la moindre occasion. Il a des copains soi-disant partout mais les gens bavent aussi sur son compte, un peu écœurés ou carrément désabusés. Il passe son temps à cracher sur les autres, en affirmant que c'est leur faute. Il broie les gens, les uns après les autres. Les pousse à l'incompréhension, puis à la colère, à l'angoisse, au désespoir, au malheur.

Il éructe, il hurle, il rit aux éclats, il invective de nouveau en disant "c'est toi qui dis qui y est".

Albert n'est pas un enfant. Albert est un homme de presque 50 ans.

Mon enfant, justement, m'a demandé si, quand même, c'était pas un peu gênant, ce blog. "Et si Albert, il le lit, il va faire quoi?" a-t-il ajouté.

Il va me virer?

Il serait capable de rire - jaune, certes, mais de rire. Il me ferait une grande leçon sur la sérénité, l'acupuncture, la maîtrise de soi, le flux des énergies... en pointant du doigt les jolies cartes postales qu'il a placées derrière mon bureau, des fleurs de lotus, des étoiles de mer rouges, un tournesol, des coquelicots... Il m'expliquerait qu'on ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs, qu'en fait, travailler à trois plutôt qu'à douze, c'est drôlement plus intéressant, en termes de challenge.

En attendant, il dit qu'il n'a pas le temps de s'apitoyer sur les gens. Que les personnes assument leurs choix. Qu'elles n'ont pas été à la hauteur des événements. Qu'il a une entreprise à gérer, lui. Des gens à "évangéliser". Un truc à inventer, dans ce "nouveau paradigme" que nous vivons.

Albert est fou. Et côtoyer un fou en chair et en os, avec de vrais morceaux de neurones aplaties dedans, n'est finalement pas si fréquent, dans un monde de névrosés.

mardi 10 septembre 2013

Oh mon beau miroir

"Ma parole, ma chérie, mais tu es MA-GNI-Failleque" ou bien "Oui, je suis Belle toute nue"... J'hésite encore où candidater. Allez, si je traîne mes guêtres sur les plateaux de M6, entre Belle Toute nue, Nouveau Look pour une Nouvelle Vie, et les désespérés de l'Amour est dans le pré, je vais bien trouver mon bonheur.

Tous les jours, je dis à mes Twins qu'elles sont belles. Non pour que leurs chevilles enflent et qu'elles deviennent des petites pestes prétentieuses à la Nelly Olson. Juste pour qu'elles aient suffisamment de confiance en elles pour avancer la tête haute dans la vie. Je ne veux pas en faire des accrocs du miroir ou de la balance. Je leur souhaite juste d'être bien dans leurs baskets (ou ballerines).
 
Comme toutes les mères, je souhaite leur épargner mes propres complexes. Alors oui, le Nutella, c'est uniquement pour maman, même si Maman aurait bien dû se retenir ! Je suis une complexée. La faute à qui ? Je vais taper sur mes parents, ne vous en déplaise. A mes yeux, c'est à eux que je dois ce manque de confiance en moi et mon physique. A être radins en compliments, ils ont été généreux en petits plats non équilibrés. Ma mère a toujours cru que les patates et le riz sont des légumes. Si bien qu'une fois au collège, ma balance et moi avions décidé de jouer la guerre des tranchées : chacune de notre côté, nous usions des armes pour détruire l'autre. J'ai dû m'avouer vaincue. Depuis ce temps-là, elle et moi sommes devenues co-locataires. On se visite régulièrement, mais aucune empathie, juste des sujets très bateaux du genre "tiens pourquoi tu me dis que j'ai pris 1 kg, t'es mal lunée ?"

Alors voilà pourquoi j'ai bien envie de tenter ma chance sur M6 : savoir ce que les autres pensent de moi. Adieu langue de bois ! Faisons face à la Vérité. Je suis prête à me tenir droite dans la rue face aux impitoyables critiques des badauds. Moi qui ai tant de mal à contenir mes émotions, je vais être mise à rude épreuve. Et alors ?! J'ai décidé que 2013 serait l'année de la réalisation, de l'acceptation de la Louloutte intérieure.

Je devais avoir une bonne fièvre, dites-moi, quand j'ai écrit ça... Hors de question d'aller exposer mon arrière-train aux yeux de William, même si le risque de le faire réagir est proche de zéro ou encore de me faire crier dans les oreilles par la grande gigue de Cristina. Non, je me passerai du petit écran pour m'assumer, tout comme des magazines aux silhouettes taille S, retouchées sous Photoshop. Je trouverai bien le Prince Charmant qui me chuchotera à l'oreille qu'il aime mes fesses ! Patience...

Je préfère encore succomber à la tarte aux prunes maison de La Teigne et me dire que, demain, je ferai attention !

lundi 9 septembre 2013

Le chat coupé en deux

Rêver qu'on a coupé en deux l'un de ses chatons, qu'on a sucé la chair pour réaliser qu'il n'y avait rien à manger dessus.

Se dire que c'est dommage, qu'il était si mignon, qu'on l'aurait bien gardé, finalement.

Le voir s'agiter et s'apercevoir qu'il n'est pas mort, en fait.

Se réveiller en sursaut et réaliser qu'on a des rêves de psychopathe.

Se promettre de ne plus jamais manger de lapin le dimanche midi. Doit y avoir un rapport.

Se lever, s'attendrir devant ces petites boules de poils qui s'agitent dans le salon.




Les prendre en photo quand elles s'installent dans le fauteuil, juste devant nous et songer qu'un tel spectacle va égayer notre journée de télétravail.

Prendre ses affaires de taf, qu'on a ramenées du bureau, dans le sac qu'on avait mis de côté vendredi soir.

Se dire, lorsque son nez commence à chatouiller sérieusement, "tiens, ils viennent de faire leurs besoins dans le salon, ou quoi?"

Lever les yeux et les voir sagement endormis.

Tourner la tête et apercevoir les fameux besoins dans le sac des affaires du travail.

Sortir tous les documents, bien imprégnés de cette odeur féline caractéristique.

Récupérer les deux clés USB au fond du sac et apprendre que le métal peut aussi s'imprégner de n'importe quelle odeur.

Regarder les chatons, toujours endormis.

Comprendre qu'on fait parfois des rêves prémonitoires.

...

Elle commence bien, la semaine, tiens.

vendredi 6 septembre 2013

C'est vendredi !


C'est ravioli...

Non, pas de ravioli à l'horizon, ni de poisson... si ce n'est moi dans la baignoire ! Alors je dirais sirène, tant qu'à se faire du bien au moral.


La musique à tue tête dans la maison (France Gall et Michel Berger "Laissez passer les rêves" - que c'est bon la nostalgie), je tente de travailler. J'avais omis de vous dire, j'ai un CDD à mi-temps qui se termine à la fin du mois. Je travaille sur la refonte d'un site internet et de la centaine de sites départementaux qui en découle. Là, j'apprends les départements français, un peu comme à l'école. Je ne sais pas si c'est au programme d'une quelconque classe encore. Personnellement, j'ai appris mes départements sur la route des vacances en questionnant ma mère sur les plaques d'immatriculation des voitures qui nous précédaient. Maintenant que les plaques ne sont plus liées au département de résidence, je fais comment pour mes Twins ?

La rentrée m'a épuisée : nouveaux rythmes à trouver pour les Twins, les pleurs du matin au moment de franchir le seuil de la classe - eh oui, les autres jours n'ont pas ressemblé au mardi - la paperasse pour mon déménagement.
Oui, bonne nouvelle, j'ai un appartement ! Merci mille fois à F qui va me permettre de prendre un nouveau départ dans ma vie de mère divorcée (ou au moins séparée).
Une prochaine fois je pourrais vous raconter le parcours de la combattante auprès des administrations : CAF, assistante sociale...pour connaître ses droits, tels que RSA, ASS, APL... Des gros mots pour moi il y a encore peu et qui, pourtant, vont me permettre demain de repartir seule dans la vie. 

Le temps que je rédige le post, la chanson a changé : "Superficiel et Léger" envahit mon salon. Vous ne connaissez pas, voici quelques bribes : 
"On nous dit fou
On nous dit ose
On change tout

Assez d´orages
Assez d´écrans
Assez de bouts

Il faut vivre avec
Les idées qu´on s´en fait
Il faudrait être
Superficiel et léger

Comme on voudrait certains soirs
Pouvoir un peu effacer
Le poids de nos mémoires

Hmmmmm, insensible au passé
Invisible au radar
Quelle idée d´enfer
Quelle idée d´enfer
Quelle idée d´enfer
Quelle idée d´enfermer tout
Tout ce qui existe en nous"
  Quelle idée d'enfermer tout... oui, quelle idée ! C'est bien pour ne rien enfermer que je partage là mon quotidien (ou presque), un peu de façon décousue ce matin, j'avoue.

D'ailleurs, La Teigne et moi avons omis de respecter une règle que nous nous étions fixée à la création du blog : se donner chaque jour un objectif, un "TO DO" afin de nous mettre un coup de pied au cul.
Et si c'était vous, qui nous le donniez ce "to do" à chacun de nos posts ? A méditer !

Louloutte

jeudi 5 septembre 2013

La clé d'Albert

Aujourd'hui, Albert a annoncé à mes trois collègues leur licenciement: deux d'entre eux ont eu le droit de rentrer dans son bureau, de s'asseoir, d'écouter, faute de pouvoir vraiment la ramener.

Pour le troisième, cela a été plus expéditif: 2,5 secondes. Le temps de lui dire: "pas la peine de t'asseoir. Tu vas recevoir ta lettre."

Classe. Rien à dire.

Quelques minutes plus tard, nous discutons dans les bureaux, qui communiquent entre eux par une simple porte. Le troisième larron est à cheval entre les deux bureaux, au seuil de la porte quand surgit Albert, en furie.

"Toi, tu vas dans ton bureau!"

Et là-dessus, il ferme la porte... à clé, en emportant cette dernière.

Quelques minutes plus tard, nous entendant de nouveau discuter, il appelle celui qui est devenu sa cible n°1. Le néo-prisonnier nous envoie un mail :

"Albert* vient de m'appeler: Je ne dois plus vous parler"

"Pourquoi, il te vire, sinon?" s'est amusée ma collègue, elle aussi dans la charrette.

...

Y'a pas à dire, on s'amuse, au boulot.

* Le prénom a été modifié, vous l'aurez compris.

Je n'aurai pas piscine

Comme vous l'avez lu dans mon profil, je suis à la recherche d'un job qui remplisse les critères suivants :
  • mission motivante,
  • contrat à durée indéterminée,
  • salaire attrayant,
  • statut cadre,
  • équipe intéressante,
  • distance de mon Home Sweet Home raisonnable,
  • horaires compatibles avec la vie de Super Mère,
  • N+1 gentil,
  • perspectives d'évolution certaines...
Confrontée à un marché de l'emploi aussi terne que l'humeur de La Teigne ce jour, je suis contrainte de renoncer à bon nombre de ces critères. Pour tout vous dire, je réponds même à des offres de la fonction publique (non, pas taper, je n'ai aucun préjugé, ou si peu).

Bref, en juin, je postule à un poste de Chargée de Communication et Web pour une communauté de communes. L'avantage de candidater à une offre de la fonction publique, c'est que vous connaissez clairement la date prévue de recrutement, en l'occurrence le 22 juillet.
Juillet débute, et je n'ai aucune réponse. Je fais, comme à mon habitude, un trait sur ce poste. De toute façon, c'était loin, pas un statut de cadre, pas de perspectives...Il faut savoir se remonter le moral.

Août. Je reçois un courrier de la dite communauté de communes. Et là, j'éclate de rire ! Oui, c'est très rare de rire à une réponse négative pour un job en or, j'avoue que c'était une première. 
Comme je le disais, je postulais à un poste dans la communication. La gentille lettre ressemblait à ceci :

"Madame,

Nous sommes au regret de donner une suite négative à votre candidature au poste d'Agent d'accueil et d'Entretien de notre centre aquatique.
 ..."

Je me suis promis de répondre gentiment que bien que n'ayant en effet aucune compétence dans l'entretien d'une piscine, je sais en revanche répondre à un courrier en rapport avec l'objet de ce dernier.

Finalement, je vais cesser de répondre à la Fonction Publique ;-)

Louloutte, en quête du Bonheur Professionnel

mercredi 4 septembre 2013

Une aiguille dans le cerveau (partie 3)

Hier, apaisée (j'ai bouclé mon dossier, Loulou est un grand, je peux faire des parenthèses et ça n'offusque personne, il fait grand soleil), j'appelle la secrétaire du vilain-monsieur-qui-m'a-piqué-l'âme. Je lui annonce que j'annule tous les rendez-vous qui étaient prévus (Monsieur Piquelam a un protocole de soin très précis, j'en avais jusqu'à ce que mort s'ensuive).

J'ajoute que j'ai pris cette décision suite au comportement de Monsieur Piquelam et que j'en réfèrerai à qui de droit.

Elle pouffe.

Non, non, je ne mens pas. Cette idiote pouffe.

"Ah bah vous êtes bien la première"

Genre, tu vois bien que t'es folle, mon employeur monsieur piquelam est tellement extraordinaire que tout le monde l'adore.

"Eh bien, tant mieux, s'il n'a jamais maltraité personne d'autre que moi. Ou alors, il était juste mal luné, mais je ne me suis jamais aussi sentie mal en sortant du cabinet d'un thérapeute."

Elle pouffe.

...

Inutile d'en rajouter, je vais raccrocher quand elle me demande:

"Mais, euh, quand vous dites que vous allez en référer à qui de droit, de qui vous parlez?"

Elle ne connaît pas monsieur quidedroit, je lui explique donc qu'il s'agit de l'ordre des médecins.

"Ah oui, mais c'est jamais arrivé, ça!"

Eh bien, il faut une première à tout. J'ai bien eu envie de me pendre en sortant de chez un thérapeute, il peut bien se prendre une petite lettre lui aussi, non?

Je raccroche, cette fois, un rien perplexe. Son rire, c'était un peu la cerise sur le gâteau, le petit truc qui énerve alors que j'aurais dû être soulagée. Je ne me démonte pas, le soleil m'attend sur la terrasse.

Une demi-heure plus tard, un numéro inconnu s'affiche. Je prends. C'est monsieur piquelam.

Ouch.

J'y vais mais j'ai peur.

S'en est suivie une discussion qui m'aura au moins permis de vider mon sac auprès de monsieur piquelam. Il a eu l'air désolé, chagriné, un peu meurtri, admettant que c'était une remise en question de son travail, sachant que "son travail, c'est sa vie". Il m'a assuré qu'il n'avait jamais eu la volonté de me blesser, de me juger, ou de me manquer de respect. Il a aussi admis y être "allé un peu fort" et avoir été "peut-être un peu abrupt". Il voulait simplement que je lâche prise. Il n'a juste pas appuyé sur les bons boutons, un comble pour un type censé connaître les méridiens.

Il a aussi regretté que je ne l'aie pas appelé, pour m'en expliquer auprès de lui. "Parce que vous savez, ça arrive parfois, ce genre d'incompréhensions avec un patient."

Là, j'ai repensé à l'autre idiote. ""Ah bah vous êtes bien la première"... Tu parles.

A la fin, il m'a dit de sortir de mon esprit toutes les mauvaises idées qui avaient pu passer par là, et que si jamais je décidais de revenir - même s'il comprendrait que je ne le fasse pas - je serais la bienvenue. C'est gentil, mais je vais passer mon tour. Même si monsieur piquelame est remonté dans mon estime, mon âme me rendra grâce, me semble-t-il, de ne pas confier son sort à des gens qui font mal.

mardi 3 septembre 2013

La carotte d'Einstein

Comme le notait si bien Louloutte, passée l'extase de la découverte, de l'envie d'être grand et l'illusion que l'école, c'est kro-bien, il faut la trouver, la carotte, pour convaincre l'enfant, cet être si sensible (si capricieux, oui!), que l'école, décidément, c'est kro-bien.

Il y a deux jours, je demande innocemment à Loulou s'il est content de retourner à l'école.

"- Non."

C'est marrant, je m'attendais à cette réponse.

Je ne peux pas lui en vouloir. Moi-même, je finissais dans les bras de la directrice à chialer comme une madeleine tellement je voulais pas y aller, réclamant à cors et à cris mon pôôôpa. En même temps, quand c'était ma môman, je la ramenais pas autant, ça allait beaucoup plus vite. Sinon, je savais la volée de bois vert qui m'attendait.

Je ne peux pas lui en vouloir, disais-je, mais enfin, j'étais à la maternelle, à l'âge des Twins, peu ou prou. Là, Loulou passe en CM2, quand même. Du coup, je ne me suis pas démontée. J'ai joué l'argument du plus grand de l'école à fond.

La carotte à trois balles, on est d'accord. Et pourtant, ça a marché. Il s'est imaginé devenir le caïd respecté, celui qui dit, tel le Parrain, "bacio la mano" quand il daigne rejoindre la Cour au milieu de tous ses vassaux. Il m'a cru quand je lui ai dit que maintenant, ses instits ne le prendraient plus pour un bébé.

"Enfin, sauf si tu la ramènes trop, quand même."

Faudrait voir à ce qu'il ne s'emballe pas.

Il a souri. Ce matin, il était prêt, souriant, confiant. De mon côté, à l'instar de Louloutte, la rentrée a sans doute été plus difficile. Tandis que mon loulou s'évanouissait au milieu des cartables plus gros que les mioches, trop content de retrouver ses copains - qui seront eux aussi les caïds de la récré - je réalisais à quel point je détestaix chaque jour un peu plus cette école, certains de ses enseignantes, ces mères-la-morale qui savent, elles, parce qu'elles ont des enfants.

Alors que moi, non, visiblement, je ne suis pas au courant. Pourtant, je commence à connaître  les charmes cachés de l"école.

Ces convocations parce que ton cher ange a mordu "violemment" un camarade au sang, avec règlement de comptes de la maîtresse...

Ces petits mots pour signaler que vous avez négligemment oublié de préparer un pique-nique, alors même que vous n'en avez jamais eu l'information...

Ces messages culpabilisants qui vous rappellent que si aucun parent ne daigne se déplacer à la sortie scolaire, nos pauvres têtes blondes seront privées du pestacle si extraordinaire auquel elles devaient assister...

Ces appels angoissés parce que la chair de ta chair s'est blessée et qu'il faut venir d'urgence la chercher, sous le regard consterné de ton boss...

Ces coups de fil, une fois encore, intempestifs, parce que loulou d'amour a une fièvre à 40° mais-que-vous-comprenez-madame-on-ne-peut-rien-donner-aux-enfants-tant-pis-s'ils-crèvent-la-gueule-ouverte-et-que-le-doliprane/la ventoline/le remède miracle (rayez les mentions inutiles)-était-à-portée-de-main-la-règle, c'est-la règle (bon, ok, j'ai toujours plein de rancœur pour cette f... instit idiote qui regarde sans rien faire mon fils mourir d'une crise d'asthme devant elle - "mais il n'a pas son ordonnance sur lui, vous comprenez...") (oh ça y est, ma tension grimpe) (oh, je suis bonne pour l'acupuncteur) (ah non, c'est vrai, c'est pire) (bref).

Vous l'aurez compris, je suis de plus en plus mal à l'aise avec l'école et ses codes. Oui,je sais, le métier d'instituteur est difficile. Je me sens d'ailleurs incapable de l'exercer et je garde une admiration pour tous ces gens dévoués qui se cognent une classe de trente mômes plus ou moins déchaînés. Cela ne m'empêche pas de nourrir de plus en plus de perplexité quant à ce système qui veut mettre les parents à distance, tout en les chargeant dès que possible.

Je n'ai toujours pas compris l'intérêt de leur faire l'école le mercredi matin, qui les oblige à se lever tous les jours (et je vous assure que ça tient de l'exploit, au fil des semaines qui passent), juste pour finir 45 minutes plus tôt le soir, temps qu'ils passent à l'école, de toute façon, puisque leurs parents n'ont pas vu leur temps de travail ainsi remodelé. Je ne supporte plus ces leçons balancées de façon insidieuse, ces sourires coincés sous une bonne couche d'hypocrisie , ces étiquettes que l'on colle aux enfants en CP et qui restent marquées au fer rouge jusqu'au bout.

Il y a deux ans, j'ai ainsi  appris - de la bouche d'une de ses maîtresses - qu'à son arrivée dans l'école,en cours d'année, mon enfant avait été considéré comme "bizarre", "atypique." Depuis, il est considéré comme tel, et je vous assure que ce n'est pas dans ma tête.

Pour tout vous avouer, je suis plutôt fière que mon enfant soit "atypique". Il ne fera peut-être pas son mouton de base, dans la vie. Il faut juste qu'il s'affranchisse de cette image, au quotidien, pour avancer, Pour moi, aujourd'hui, il est juste devenu le nouveau caïd de la rentrée, le grand qui impressionne les CP...

Et qui me donne un peu de répit, avant le coup de vieux, l'an prochain, quand il franchira les portes du collège. Hum.

J + 1h




C'est fait ! Je suis à présent la maman de Twins qui vont à l'école.
Pour tout vous dire, elles étaient beaucoup plus détendues que moi les Twins. J'ai vécu leur rentrée comme si c'était la mienne : mon ventre avait décidé ce matin de se faire des noeuds.
Le calme est vite revenu quand j'ai entendu les Twins me dire "au revoir maman". Un coup de pied au cul, direction la porte qu'elles me foutaient. Bande d'ingrates !

La suite à 16h30 quand j'aurais eu le débrief de la première journée à l'école, et première journée sans tétine (même pour la sieste) - ça va être dur !

Louloutte

lundi 2 septembre 2013

J-11h ...

Tic, tac, tic, tac...Voilà que je compte les heures et bientôt les minutes, avant la délivrance. Petite Section de Maternelle, voici celle qui va me délivrer de la crise de nerfs.

Comme vous l'aviez compris, les Twins vont enfin faire leur entrée à l'école ! Je ne vous cache pas que l'impatience est aussi grande chez elles que chez moi, certes pas pour les mêmes raisons. 
Depuis un an, elles demandent à aller à l'école. Je me rassure, et me dit que cet engouement est très (très) réduit dans le temps. En CP, il faudra leur trouver une carotte pour qu'elles se rendent à l'école si gaiement. Mais pour l'instant, la maternelle est encore un lieu magique à leurs yeux, alors profitons-en. Moi, je vais enfin souffler. Je compte bien sur le programme de l'Education Nationale pour me rendre des petites Einstein bien épuisées chaque soir. Possible ?

Je rigole, encore que : leur Super Héros de Papa a projeté pour elles le MIT de Boston et Harvard. Ça, c'était avant que je parle de divorce !
Va falloir batailler les filles, la concurrence est nombreuse. Trente gamins ! Trente gamins pour un instit, pardon Professeur des Écoles et 1 ATSEM. Il est clair que ma reconversion professionnelle ne passera pas par l'enseignement. Trente mioches de 3 ans : au secours !!!!!!! Avec deux, j'avais déjà du mal. 

Je pensais que la liste de fournitures scolaires était réservée à l’École Élémentaire. Que nenni ! Dès la PS (Petite Section pour les non-initiés), la liste est de rigueur :
  • cartable de préférence de forme rectangulaire de 35 x 30 cm environ, pas de cartable à roulettes (adieu sac à dos Cendrillon ou Minnie, offerts par marraine)
  • serviette de table munie d'un élastique dans une pochette porte-serviettes en tissu ou plastique - pochette qui doit se fermer par mesure d'hygiène (merci Agnès B, j'ai enfin trouvé une utilité à vos trousses de maquillage)
  • un drap-sac à confectionner dans une toile de coton solide ou dans du jersey avec large ouverture....je vous scannerai le dessin pour vous montrer le sac à viande demandé pour la sieste des enfants. Merci Sophie de m'avoir donné les sacs de ta fille, tu m'as bien épargnée le kit de couture.
  • une grosse boîte de mouchoirs pour un usage collectif (je suis sûre que le mot collectif est important)
sans oublier que TOUS les vêtements susceptibles d'être retirés doivent être marqués au nom de l'enfant.
Je viens de passer les trois derniers jours à acheter tout ça, coller les étiquettes aux prénoms des Twins sur leurs vêtements (je vous laisse imaginer la garde-robe de gamines de 3 ans). Je suis lessivée !

Vous comprendrez que j'ai posté cet article ce soir et non demain matin, car trop occupée à préparer les princesses. Je ne promets pas un peu d'émotion quand il faudra que je les quitte. Je vais tenter de mitrailler avec l'Iphone ces petits moments.
En attendant, je crois que Morphée me fait du pied.
A demain

Louloutte,
ex maman de mioches, future maman d'Einstein de 3 ans (il faut toujours avoir de l'ambition dans la vie)


Une aiguille dans le cerveau (partie 2)

Trois semaines de vacances plus tard, disais-je, je rentre, régénérée, limite à chercher la signification du mot "burn out", tellement je l'ai enterré loin dans ma mémoire.

C'est quand j'apprends que trois nouvelles personnes vont être licenciées que je sens une première angoisse. De douze salariés il y a un an et demi, nous allons passer à... trois. Pour assurer la même production, évidemment.

...

Je ressens comme un besoin de lâcher-prise et ce rendez-vous avec l'acupuncteur tombe donc à point nommé. Le monsieur m'indique un bureau, dans un vieil appartement, je rentre, je poireaute, histoire de bien ruminer. Il arrive, petit, menu, les cheveux blancs, le regard inquiétant.

"Et sinon?"

"..."

"Et sinon?"

Ben, dans mon langage, je dis d'abord bonjour aux gens que je n'ai jamais rencontrés (même à ceux que je connais, comble de la politesse), alors démarrer ainsi, c'est une tactique, j'imagine. Le monsieur est thérapeute mais allez, il peut avoir ses humeurs, j'imagine. Je lui déballe le pourquoi du comment, finis par lui lâcher que je suis envoyée par mon bourreau (!) et je le sens me scruter d'une façon qui me gêne profondément. Ce type, censé être empathique, me juge. Il me regarde de haut en bas et me balance, de façon méprisante:

- Oui, oh ça va, vous ne vous en sortez pas si mal, hein! Vous avez quel âge? 39? Et vous avez des enfants? Un? Bah alors?"

Genre, de quoi tu te plains, saleté de gosse de riche, y'a des gens qui auraient vraiment des raisons de venir, mais toi...

Je comprends qu'avec un corps de bombe comme le mien, je fasse rêver les foules, hein... Dans ma tête déjà bien embrumée, je note de lui indiquer un bon ophtalmo, dès qu'on en aura fini (vite, j'espère).

Il me demande de m'allonger, se colle à trois centimètres de moi et me parle de façon autoritaire. M'envoie balader lorsque je lui réponds un truc qui ne lui convient pas, "une vision trop psychologique, pff, c'est bon pour les magazines, ça", puis me reproche de ne voir que du médical dans un symptôme que je lui décris. Il m'ordonne de le regarder dans les yeux, ces billes chargées de rancœur et de colère, lorsque je détourne le regard, consternée par le spectacle.

D'ailleurs, il revient vers moi, grandiloquent, et sort la phrase qui tue : "pour être médecin, il faut faire du théâtre!"

A-t-il avalé de travers la bave de serpent que lui a servie sa femme, la veille au soir? A-t-il reçu sa facture de RSI? Son avis sur l'ISF? Toujours est-il que le type s'est déchaîné sur moi en me demandant d'avancer sans me juger ou me comparer, mais en ne cachant pas son quasi-dégoût devant ma faiblesse. "Vous refusez l'angoisse, c'est ça votre problème!" Allez, allez, c'est quoi ces pleurs, c'est de la colère, mais ça ne sert à rien, c'et trop tard, regardez où vous en êtes" "Et puis, je vous préviens, si vous ne comprenez pas ce que je vous dis, c'est pas la peine de revenir, je n'ai pas de temps à perdre."

Je suis ressortie une heure après, abasourdie, me demandant où était la caméra et en remerciant mon irrépressible envie de vivre de ne pas me lâcher. Un dépressif serait parti se jeter sous un pont.

A ce stade, une chose est sûre: je vais suivre son conseil et ne plus perdre mon temps, ni ma santé mentale. Je n'y retournerai pas. La thérapie passera par des méthodes plus douces. Un carré de chocolat, midi et soir, c'est pas mal, aussi.

dimanche 1 septembre 2013

Cette douce mélodie, qui sévit à partir de 20h...

Dites-moi que vous la connaissez, vous aussi, cette douce mélodie qui, dès 20 heures, se fait entendre. Rassurez-moi...Vous l'avez bien déjà entendue ?!
Un indice ? Elle sévit depuis la chambre de nos chères têtes blondes. Petit à petit, elle monte et devient revendicatrice, telle une manifestation contre le nouveau rythme scolaire. Petit à petit, en réponse à cette douce mélodie, vous montez d'une octave, puis de deux jusqu'à ce que le son de votre voix cesse. Vos cordes vocales n'en peuvent plus. Usées par cette mélodie quotidienne, vos cordes vocales font grève.

Cette douce mélodie ? Quel euphémisme pour la présenter : la crise de vos gosses. Non, inutile de taire le nom de celle-ci. Ce n'est pas de La Teigne dont nous parlons. Appelez-la comme bon vous semble : la crise, la colère, le sale caractère, ou encore la fatigue, la sur-excitation..Quelle que soit sa carte d'identité, c'est bien elle qui vous fait sortir de vos gongs, vous fait monter le sang et qui aura malheureusement le dernier mot de votre soirée.

Je jette l'éponge ! Voilà où j'en suis après 3 ans dans la peau d'une maman de Twins. Chaque soir, c'est la même rengaine : "maman, pipi", "papa, j'ai bobo, de la crème", "papa, maman, vous regardez la télé ?"... J'en passe et des meilleures. Imaginez déjà les soirées d'un couple qui s'apprête à divorcer : un peu gelées. Alors quand deux têtes blondes viennent rompre le silence, telles deux mouches (hélas, pas la version Tsé Tsé), autant dire que le programme de la soirée est tout trouvé : qui se dévoue à jouer le rôle du parent méchant ?

Alors que votre ligne conductrice quant à l'éducation des rejetons était unique, une fois le mot divorce prononcé, la ligne devient pointillée, voire opposée. Peu à peu, je suis devenue ainsi la méchante maman, celle qui ne négocie pas, qui a la main lourde, et qui crie : Pol Pot en puissance (version Girly et plus grande, 1.72m) ?!  Papa est devenu le super Héros, qui vole au secours des Twins et qui, tel un diplomate, accorde des négociations, des trêves, des compromis... Désolée, moi et la politique, ça n'a jamais matché.

Je ne vais pas acheter les livres sur l'éducation des enfants. J'ai déjà entendu, de part et d'autre, beaucoup de conseils. Mais je vous promets que dès que j'ai mon propre logement, Super Héros ne sera plus là : Pol Pot sévira et on verra bien qui de nous trois aura le dernier mot.

Affaire à suivre...En attendant, la douce mélodie risque de jouer les prolongations encore quelques soirs - à moins que la Petite Section de Maternelle ne les achève !
 Louloutte dans la peau d'une mère Zéro 
(un de nos prochains billets sera sur le gros mot : la patience !)

Une aiguille dans le cerveau (partie 1)

Vous avez déjà eu l'impression d'avoir 4 ans et de vous faire gronder injustement, alors qu'en fait vous en avez 38 (eh oui) et vous êtes (censée être) une mère de famille responsable, une professionnelle sans faille, une femme avec un grand F? Vous avez déjà eu la sensation de n'être rien, balayée par un abominable personnage, alors que la veille, l'euphorie vous gagnait tellement que vous envisagiez de vous inscrire au concours de miss maillot mouillé ? Si tel n'est pas le cas, allez jouer au loto, avec une veine pareille, vous n'aurez plus à aller vous esquinter la moelle à dégoter le job en or. Pour vous, c'est finger in the noise.

Si, au contraire, vous avez déjà senti cette régression s'opérer en vous en quelques secondes, ne vous suicidez pas, non, malheureuse, malheureux! Vous pouvez encore servir.

Sachez que vous n'êtes pas seul(e).

Au moment où j'écris ces lignes, je suis encore sous le choc. J'ai rencontré un acupuncteur abominable qui, au lieu de se contenter de me piquer dans le gras du bide (c'est une expression, vous vous doutez bien que je suis absolument parfaite, à ce niveau-là. Hum. Louloutte, je crois qu'on n'est pas toujours crédible, en fait), le monsieur sadique, au lieu de me piquer difficilement donc, tant la chair est rare sur cette partie de mon anatomie, et de laisser faire, s'est amusé à me détruire en une séance.

Une vieille aiguille de sorcière dans le cerveau.

Niveau efficacité, clap clap clap.

Niveau psychologie, là, par contre...

Allez, je vous raconte. Mais je suis obligée de procéder à un petit rappel des faits.

Juin 2013 : Je ne suis plus qu'une petite chose. Je suis morte d'angoisse et de culpabilité quand le Doc m'annonce une première semaine d'arrêt. Burn out, qu'elle laisse entendre, la dame. En même temps, j'ai envie de la serrer dans mes bras (oui, le Doc est une femme. J'ai du mal avec le genre: une doc? un doc? Pff) (foutus problèmes existentiels) (voilà que mon tic des parenthèses me reprend) (ceux qui me connaissent comprendront) (ceux qui me découvrent vont devoir faire avec) (bref).

La serrer dans mes bras, oui, parce qu'elle me délivre du Mal. Pendant une semaine, puis deux, je n'aurais pas à l'affronter lui, Albert, dit le Dragon, dit Round-Up, dit Monsieur Propre, dit la Tortue Ninja, dit... les surnoms peuvent se démultiplier à l'envi, rapport à son crâne lisse et sa maniaquerie. Je ne verrai pas mon boss-ce-psychopathe.

Juillet 2013: Un moment donné, faut bien retourner au charbon. J'y vais donc et un matin, Albert me demande, alors que je le salue stoïquement, si ça va. Je dois répondre tellement bas qu'il n'entend rien, se met à me râler dessus parce que quand même, je pourrais répondre, blablabla. Je reviens au pas de sa porte, et je lâche: "ben non, ça va pas."

Et je fonds en larmes. Grosse classe. Belle maîtrise de soi, y'a rien à dire.

Là, moment surréaliste, Albert me demande de m'asseoir. Il va procéder à une petite psycho-analyse à trois balles, c'est bon pour ce que j'ai, qu'il dit. Comme, en outre, il a mal aux yeux, nous sommes dans... l'obscurité. Volet quasi-fermé et zéro lumière. Pratique, il ne me voit pas me décomposer. J'ai envie d'être ailleurs, loin, très loin. Mais à vrai dire, je n'ai pas grand-chose à faire, c'est lui qui parle, parle, parle... et en déduit que je dois voir un acupuncteur, qui me permettra de fluidifier mon énergie (et de m'alléger de 50 euros au passage). Ni une, ni deux, Albert-mon-boss devient mon secrétaire personnel en appelant le monsieur-magicien-qui va me-recharger, pour un rendez-vous en express...

Là-dessus, vous laissez passer trois semaines de vacances régénérantes et... La suite au prochain billet!

vendredi 30 août 2013

Pourquoi suis-je la seule (conne) à rouler à droite sur l'autoroute ?


300km d'asphalte...4h soient 240 min le cul sur le fauteuil, les pieds au plancher, les yeux sur le compteur, les oreilles bourdonnantes...
Pourquoi bourdonnantes ? Parce que ma Titine (je suis sûre que je ne suis pas la seule à baptiser ma voiture ainsi) a eu la bonne idée de me faire un caprice : "à quoi bon avoir une vitre qui descende et monte si tu mets toujours la clim". Pas faux ! Résultat de son caprice : le mécanisme de la fenêtre est mort, dead, kaputt, HS. A en croire les forums auto, le petit bouton vaut la bagatelle de 300 euros, main d’œuvre comprise. Comme vous l'aurez compris, je renonce à le changer. En contrepartie, à 130 km/h le vent s'engouffre dans la petite fente que crée la fenêtre à force de subir le poids de l'attraction.
Je disais donc que mes oreilles bourdonnaient à cause de ce petit vent, mais j'avoue aussi, à cause de mes gueulantes. Aussi girly que ma tenue pouvait être aujourd'hui, mon langage a quelque peu dérapé. Faute à qui ? Ces imbéciles de conducteurs qui n'ont plus aucun souvenir de leurs heures de code et qui ont décidé de s'installer sur la file du milieu. Je m'adapte alors. Je deviens championne de slalom, je double par la gauche et je me rabats gentiment sur la file de droite complètement déserte ! En même temps, je leur montre d'un petit geste que la file de droite n'est pas réservée aux véhicules lents mais aussi aux c....comme eux - je m'auto-censure oui.

Quelles conclusions tirerait le magazine Psychologies des conducteurs en fonction de la file sur laquelle ils roulent ? Moi en tout cas, voici les miennes :
Roulent sur la file de droite : les pauvres conducteurs en conduite accompagnée, avec une mère hystérique, persuadée d'avoir les doubles commandes - les bourrés ou éméchés qui espèrent que la bande vibrante les maintienne éveillés jusqu'à la sortie de l'autoroute - les bons pépères de la conduite pour qui rouler à 130 km/h n'a aucun intérêt - et MOI

Roulent sur la file du milieu : les étrangers - les nanas qui conduisent la voiture de monsieur et qui n'ont pas le compas dans l’œil, du coup en choisissant la file du milieu, il y a de la place de chaque côté  (on ne sait jamais) - le 3ème et 4ème âge pour des raisons liées à leur vision

Roulent sur la file de gauche : tous les mecs complexés, fiers de leur voiture - les trafiquants de drogue et encore MOI quand je suis contrainte de doubler la pouffiasse qui roule au milieu.

Sinon, je vous rassure. J'ai tous mes points. Je n'en ai jamais perdu un seul. En 18 ans de conduite, je n'ai eu que 2 procès verbaux pour des stationnements. J'ai renoncé à coller au cul des voitures il y a une bonne dizaine d'années, après avoir ôté le caisson de basse de mon coffre et cessé de mettre les Spice Girls à fond les watts. A présent, les Twins se chargent de faire le bruit de fond.
En bonne mère de famille, je montre l'exemple : pas de grossièreté en présence des enfants - je me mords la langue - courtoisie et calme au volant !

Je suis crédible ?
Louloutte

jeudi 29 août 2013

Celle dont on ne doit pas prononcer le nom

Pas de panique. Je n'ai ni casier judiciaire, ni le FBI aux fesses, ni mangé le dessert de mamie lors de ma dernière visite à la maison de retraite.

Je tiens juste à ma tranquillité, c'est tout.

J'avais un blog, sur lequel je racontais beaucoup de moi-même. Un jour, j'ai eu un travail, un truc auquel je n'osais plus trop croire après tous ces mois de galère. Un vrai travail, je veux dire, avec des collègues, des horaires, des tickets restau, une fiche de paie mensuelle avec un revenu, sinon excitant, au moins décent. Un vrai travail avec, néanmoins, un gros point noir: à la tête de l'entreprise, un homme, que je nommerai Albert, qui n'a pas tous les filtres, comme dirait une amie.
Albert, donc, est un mélange des pathologies existantes. Un peu mytho, pas mal pervers, beaucoup psychopathe.

Dans la logique des choses, j'aurais dû m'épancher sur ce phénomène étrange qui pourrissait nos journées et douchait l'enthousiasme de tous. J'ai préféré m'autocensurer. Les mois ont passé, j'ai laissé mon espace sur la toile en friche, tout en rêvant d'y retourner. Mais mon nom était gravé au fer rouge dessus, un clic sur Google et j'étais démasquée, y compris de mes nouvelles relations professionnelles qui n'auraient pas manqué de s'étouffer en découvrant la véritable facette d'Albert.

C'est le jour où il m'a expliqué que je buvais trop de thé, et que cela avait un impact sur mon psychisme, que j'ai réagi: ou je lui mettais ma thermos dans la tronche (risqué, en plus, c'est dommage de gâcher du Mariage Frères), ou je me lâchais autrement.

Ici, par exemple.

Alors, si vous étudiez le harcèlement moral en entreprise, vous tomberez peut-être sur cette page. Vous en déduirez sans doute que le plus fou n'est peut-être pas celui qu'on croit.

Si vous cherchiez du cul, comme le précisait Louloutte, vous allez être déçus. J'ai tendance à dire "no zob in job", et de toute façon, nous serions trop peu de survivants pour envisager quoi que ce soit à tendance grivoise, sachant qu'en outre, j'ai ce qu'il faut à la maison, merci bien.

Pour le reste, que dire? Je suis plutôt dans la partie haute de la trentaine, j'ai trois cheveux blancs (si, parole de ma coiffeuse) et je suis, comme Louloutte, assise le cul entre deux chaises. Ma première, c'est mon statut de maman d'un loulou de 10 ans, séparée du papa mais bienheureuse en amour depuis, pseudo-scribouillarde bientôt en recherche active - je vous expliquerai.

Ma deuxième chaise, c'est celle d'une femme qui n'a pas abandonné l'idée de reconversion dans l'accueil, la restauration, le commerce... et dont le rêve est de passer un CAP pâtisserie, pour construire, enfin, ce lieu rêvé.

L'équilibre entre les deux est précaire. Albert m'a secouée et je continue de me sentir bousculée de partout. En attendant, je me rattrape à la branche et je me réjouis d'avance de vous retrouver, accompagnée par Louloutte!

mercredi 28 août 2013

Louloutte se dévoile


Histoire de me dévoiler un peu plus, voici mon portrait. Brossé par moi-même,  je pense qu’il sera très vite scribouillé par La Teigne !

Trentenaire, mais petite précision : dans la première partie de la dizaine, même si c’est pour peu de temps. Il n’empêche que les cheveux blancs sont déjà arrivés. Je me console en me disant que c’est normal. J’ai l’avantage que sur une blonde, ça se voit moins que sur une brune, non ? En contrepartie, je n’ai pas de rides (juste une, mais je suis assise dessus).

Maintenant que les présentations physiques sont faites, passons à notre nom de blog : le cul entre 2 chaises. Je reconnais que le côté girly annoncé par La Teigne ne saute pas immédiatement aux yeux. Là c’est plus notre franc-parler à toutes les deux qui ressort aux premiers abords. Et pourtant, le cul entre 2 chaises, c’est bien notre quotidien. 

Ma première chaise : future ex mariée, mère de Twins de 3 ans, sans emploi (à la recherche ça veut bien dire),  la larme facile (dépressive à ses heures perdues, j’aurais pu mettre, mais non, pas complètement), sans domicile (peut-être pas pour longtemps).

Ma deuxième chaise, celle que je vise : divorcée, célibataire, mère de Twins de 3 ans, avec un emploi en CDI (oui, il faut positiver, sinon c’est la tablette de chocolat qui va être en CDD), heureuse, épanouie en tant que femme…

Mes centres d’intérêt : les rencontres humaines, le bricolage, la décoration, le chocolat, les autres.

Pourquoi je me lance à quatre mains dans ce blog ? J’y cherche un peu  une thérapie par l’écriture.  La Teigne et moi sommes de vraies pipelettes sur notre quotidien, nos soucis existentiels, notre façon de faire face aux obstacles. Vous rajoutez entre nous un brunch et les heures s’égrènent sans qu’on s’en aperçoive.  En parallèle, j’adore sa façon d’écrire, son autodérision. Toutes les deux, nous avons besoin d’échanger, de nous ouvrir aux autres pour passer notre cul sur notre deuxième chaise et y rester. 

Alors désolée pour vous, mais vous risquez bien d’être nos thérapeutes. Soyez-en sûrs, nous vous  sommes déjà très reconnaissantes d’être arrivés, là, sur notre blog au nom tordu. D’ailleurs peut-être avez-vous simplement mis « cul » sur Google. Et grâce à notre super référencement, vous êtes là. Que c’est dommage pour vous, nous n’aurons aucune catégorie Cul à vous proposer.  Par contre, vous pourrez lire plein d’autres choses tout aussi amusantes, déconcertantes, frissonnantes, grivoises…

A très vite.
Louloutte