vendredi 13 septembre 2013

Question subsidiaire

Le nez rouge tel un clown, je tentais de respirer en apnée tout en gardant bonne figure (oui, Louloutte est malade... ou balade, devrais je dire : un rhume carabiné !).
 
J'avais déjà poirauté dix minutes devant la porte d'entrée - j'arrive toujours un peu en avance à un rendez-vous, merci la bonne éducation. Apparemment, l'heure c'est l'heure, chez lui. Pas question d'ouvrir la porte avant l'heure ou même de faire un petit signe pour vous signifier que l'on vous a vue derrière la vitrine, en montrant d'un air désolé l'horloge. C'est pas l'heure de l'ouverture. 

L'attente se prolonge. Ici, pas de magazines de 2013... ni d'aucune autre année, d'ailleurs. Rien...  Attendre patiemment, voilà ce qui reste à faire, jusqu'à ce que le monsieur vienne me chercher. L'horloge qui indiquait 9h20 quand j'ai tenté d'entrer, 9h33 quand j'ai passé le seuil, indique à présent un bon 9h45. Les 15 bonnes minutes de retard, ce doit être une coutume locale.

Me voilà dans le bureau du monsieur à expliquer l'objet de mon rendez-vous. Je ne le sais pas encore, mais un long et interminable interrogatoire débute.
 
Après lui avoir raconté mon déménagement il y a deux ans, mon congé parental, mon CDD à mi-temps, lui avoir sorti mes trois derniers relevés de comptes bancaires, lui avoir rapporté ma déclaration d'impôt, avoir expliqué comment s'organiserait la garde de mes filles, avoir dit que le loyer était payé par mon mari (bah oui, je ne travaille plus)... J'étais sur le point de craquer !

La moutarde m'est montée au nez, à tel point que j'étais à deux doigts de lui demander :

" Allez, vous avez bien une dernière question à me poser..."

Après tout, il ne manquait plus qu'une question, et il savait tout de moi.

"Question subsidiaire : le nombre de rapports sexuels par semaine ?"

Oups, je m'égare... Et vous, vous vous demandez : mais où était donc Louloutte ?

Eh bien, chez mon... banquier ! J'étais chez mon futur banquier pour ouvrir un compte bancaire. J'aurais dû me la jouer à la B for Bank, vous savez la publicité " Moi, j'aime ma banque... vous vous dites qu'un homme qui aime sa banque... mon banquier, c'est moi." Mais non, j'ai choisi d'ouvrir un compte dans une agence physique.

J'aime le contact, les relations humaines, mais de là à devoir me plier à un examen approfondi de ma personne, il y a un pas que je n'avais aucune envie de franchir. Quand j'y pense, cela m'a fait penser aux entretiens d'embauche. Mes copains de fortune, chercheurs en CDI, aiment raconter leurs tests d'urine, leur test d'effort et autres machin-bidule-truc de tests que nous devons passer pour démontrer nos compétences professionnelles. Moi, je dois déballer ma vie, sans pudeur.

A présent, je peux attester qu'ouvrir un compte en banque - c'est-à-dire prêter de l'argent à cette banque - c'est aussi compliqué que de se faire embaucher en CDI.

1 commentaire:

  1. Oui, et puis, ils ne manquent pas d'air, je trouve, et débordent largement de ce qui est convenable, à mon avis....

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