dimanche 1 septembre 2013

Une aiguille dans le cerveau (partie 1)

Vous avez déjà eu l'impression d'avoir 4 ans et de vous faire gronder injustement, alors qu'en fait vous en avez 38 (eh oui) et vous êtes (censée être) une mère de famille responsable, une professionnelle sans faille, une femme avec un grand F? Vous avez déjà eu la sensation de n'être rien, balayée par un abominable personnage, alors que la veille, l'euphorie vous gagnait tellement que vous envisagiez de vous inscrire au concours de miss maillot mouillé ? Si tel n'est pas le cas, allez jouer au loto, avec une veine pareille, vous n'aurez plus à aller vous esquinter la moelle à dégoter le job en or. Pour vous, c'est finger in the noise.

Si, au contraire, vous avez déjà senti cette régression s'opérer en vous en quelques secondes, ne vous suicidez pas, non, malheureuse, malheureux! Vous pouvez encore servir.

Sachez que vous n'êtes pas seul(e).

Au moment où j'écris ces lignes, je suis encore sous le choc. J'ai rencontré un acupuncteur abominable qui, au lieu de se contenter de me piquer dans le gras du bide (c'est une expression, vous vous doutez bien que je suis absolument parfaite, à ce niveau-là. Hum. Louloutte, je crois qu'on n'est pas toujours crédible, en fait), le monsieur sadique, au lieu de me piquer difficilement donc, tant la chair est rare sur cette partie de mon anatomie, et de laisser faire, s'est amusé à me détruire en une séance.

Une vieille aiguille de sorcière dans le cerveau.

Niveau efficacité, clap clap clap.

Niveau psychologie, là, par contre...

Allez, je vous raconte. Mais je suis obligée de procéder à un petit rappel des faits.

Juin 2013 : Je ne suis plus qu'une petite chose. Je suis morte d'angoisse et de culpabilité quand le Doc m'annonce une première semaine d'arrêt. Burn out, qu'elle laisse entendre, la dame. En même temps, j'ai envie de la serrer dans mes bras (oui, le Doc est une femme. J'ai du mal avec le genre: une doc? un doc? Pff) (foutus problèmes existentiels) (voilà que mon tic des parenthèses me reprend) (ceux qui me connaissent comprendront) (ceux qui me découvrent vont devoir faire avec) (bref).

La serrer dans mes bras, oui, parce qu'elle me délivre du Mal. Pendant une semaine, puis deux, je n'aurais pas à l'affronter lui, Albert, dit le Dragon, dit Round-Up, dit Monsieur Propre, dit la Tortue Ninja, dit... les surnoms peuvent se démultiplier à l'envi, rapport à son crâne lisse et sa maniaquerie. Je ne verrai pas mon boss-ce-psychopathe.

Juillet 2013: Un moment donné, faut bien retourner au charbon. J'y vais donc et un matin, Albert me demande, alors que je le salue stoïquement, si ça va. Je dois répondre tellement bas qu'il n'entend rien, se met à me râler dessus parce que quand même, je pourrais répondre, blablabla. Je reviens au pas de sa porte, et je lâche: "ben non, ça va pas."

Et je fonds en larmes. Grosse classe. Belle maîtrise de soi, y'a rien à dire.

Là, moment surréaliste, Albert me demande de m'asseoir. Il va procéder à une petite psycho-analyse à trois balles, c'est bon pour ce que j'ai, qu'il dit. Comme, en outre, il a mal aux yeux, nous sommes dans... l'obscurité. Volet quasi-fermé et zéro lumière. Pratique, il ne me voit pas me décomposer. J'ai envie d'être ailleurs, loin, très loin. Mais à vrai dire, je n'ai pas grand-chose à faire, c'est lui qui parle, parle, parle... et en déduit que je dois voir un acupuncteur, qui me permettra de fluidifier mon énergie (et de m'alléger de 50 euros au passage). Ni une, ni deux, Albert-mon-boss devient mon secrétaire personnel en appelant le monsieur-magicien-qui va me-recharger, pour un rendez-vous en express...

Là-dessus, vous laissez passer trois semaines de vacances régénérantes et... La suite au prochain billet!

5 commentaires:

  1. Alors je confirme (car j'avais des doutes) (tu me connais, depuis le temps), tu as bien choisi ton pseudo ! Nous laisser en plan en plein récit (et dans un tel suspens), c'est déloyal (pour le moins). Et en plus, tu m'as refilé ton tic des parenthèses (la preuve).
    Bises quand même, la Teigne (même si tu ne les mérites pas) ( ;) ).
    L'oiseau

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  2. Ma fille, là, t'es mal embringuée ! je subodore du Charybde et du Scylla ! reprends donc du poil de la....teigne ! je crois que c'est une urgence.

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  3. @ Nightowl63: me voilà rassurée, j'avais peur de te décevoir (en plus, j'ai réussi à te contaminer) (c'est pénible, hein, ces parenthèses) (mais j'arrive pas à m'en passer) Et bien sûr que je les mérite, ces bises, avec ce que j'ai "enduré", il me faut bien ça...

    @ Anne: Toi, tu as tout compris, mais tu triches, tu me connais aussi, eh! Je ne vais pas tout dévoiler - le 2e post arrive très vite - mais j'ai bien vu que l'urgence devait être prise en compte!

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  4. Au lieu d'un acupuncteur abdominal (suis en forme et je voulais placer au moins une parenthèse..) tu aurais dû écouter les bons conseils de Bébert le cinglé et entamer ta désintoxication à la théine (rapport au psychisme et au tilleul...) enfin, j'dis ça... Bon dimanche

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  5. Bien sûr que tu les mérites. J'attends la suite avec (le gros mot de Louloute) patience :)
    Bises.
    L'oiseau

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